Essai

Essai : BYD Han 88 kWh (2023)

Après un bref essai l’année passée, on reprend le volant de la nouvelle BYD Han, cette fois-ci armé de toutes les informations. Le porte-étendard de la marque Chinoise est-il à la hauteur sur le sol belge ?

La Han est l'actuel porte-étendard de BYD en Europe. Il s'agit d'une berline aux performances solide et à l'espace généreux à l'arrière. On n'hésitera donc pas à la considérer comme la réponse chinoise aux Mercedes EQE et même EQS. De plus, grâce à sa batterie nette de 85,4 kWh, elle pouvoir parcourir plus de 400 km avec les deux doigts dans la poche.

Introduction modeste

Avec environ 250 voitures immatriculées au cours du premier semestre de cette année, on peut dire que BYD connaît un succès plutôt modeste en Belgique. Un constat qui va à l'encontre de la campagne marketing agressive que la marque chinoise mène dans notre région. Car la visibilité en ligne et hors ligne ne manque pas. Quoi qu'il en soit, BYD a clairement indiqué, dès le lancement, qu'elle disposait de suffisamment de moyens financiers pour réussir en Europe. Que cela coûte un million ou un milliard, BYD doit devenir et deviendra monnaie courante en Europe.

C'est ce qui ressort de son offensive vigoureuse. L'année dernière, BYD a sorti le grand jeu avec trois modèles, et cette année, elle en ajoute déjà deux autres. On attend déjà beaucoup de cette Seal (rivale de la Tesla Model 3) et de la Dolphin (rivale de la VW ID.3). Mais pour l'heure, revenons aux hautes sphères de BYD avec la Han.

Dans les détails

À un peu moins de 5 mètres, la Han est déjà une grande berline. Elle se situe donc entre les Mercedes EQE et EQS en termes de longueur. Cela ne se remarque pas, car ses lignes élégantes la font paraître plus petite qu'elle ne l'est en réalité. La face avant est gracieuse et une ligne argentée relie les feux. Un clin d'œil aux moustaches d'un dragon chinois. D'autres influences de dragon ? Sur le montant D, on trouve un insert chromé avec des écailles. De notre côté, on y voit plutôt les influences d’une Opel tunnée des années 80…

À l'arrière, le pare-chocs relativement court se démarque à nouveau, avec une bande lumineuse continue. En résumé, la Han semble remarquablement européenne. En fait, ce n'est pas si surprenant, car sa silhouette a été dessinée par Wolfgang Egger, un homme précédemment responsable de beautés intemporelles telles que l'Audi R8 et l'Alfa Romeo 8C Competizione. Voilà de quoi sortir du lot.

LUXE À L'ÉTAT PUR

L'argument de vente de la Han, cependant, c'est l’habitacle. Car là où Mercedes fait tout avec des écrans, ce Han continue de respirer la chaleur et l'ambiance. Dans tous les sens du terme. Les matériaux sont chaleureux, le cuir est abondant et certains détails du design sont secrètement copiés de la Classe S de la génération précédente. À l'avant, donc, on a l'impression d'être sur la route avec une Européenne ultra luxueux. A condition de ne pas regarder le levier de vitesse en plastique. Au centre du tableau de bord se trouve un écran inclinable de 15,6 pouces qui, pour l'instant, ne prend pas encore en charge Apple Carplay et Android Auto. Dommage, car en termes de réactivité et d'interface, cet écran promet de belles choses.

ROI ALBERT, C'EST TOI ?

L'argument de vente de la Han se trouve toutefois à l'arrière. Là, deux fauteuils capitaines dessinent un confort qui permet à la Han de rivaliser avec une Mercedes-Maybach. En plus d'un espace généreux aux jambes, les sièges sont inclinables et il est possible de rabattre complètement le siège du passager avant. Voilà ce que la Mercedes EQS aurait dû être !

Entre les deux sièges, les passagers disposent de leur propre écran qui leur permet de contrôler la plupart des fonctionnalités de la voiture. De la radio à la navigation, en passant par les couleurs de l'habitacle. Un écran séparé pour la climatisation complète la fête.

LE CONFORT AVANT TOUT

La Han se présente donc comme une limousine de luxe. Ces dernières s'accompagnent souvent d'une bonne dose de puissance, et ce n'est pas différent ici. Deux moteurs électriques (un sur chaque essieu) assurent la transmission intégrale et une puissance de 517 ch et 700 Nm de couple. Avec cela, elle passe la barre des 100 km/h en 3,9 secondes. La vitesse de pointe est un peu moins impressionnante, à 180 km/h.

Oubliez vite ces performances, c'est le confort de conduite qui fait impression dans la Han. C'est une voiture au confort impressionnant grâce à sa suspension adaptative. Une suspension qui se concentre principalement sur le confort, mais qui peut se montrer tranchante lorsque c'est nécessaire. Derrière les jantes de 19 pouces se cachent des freins Brembo robustes. Des freins qu'il faudra malheureusement actionner souvent. Car comme sur tous les autres modèles BYD, la régénération d'énergie est plutôt faible. Dommage, car cela exclut non seulement la conduite sur une seule pédale, mais rendrait aussi la chaîne cinématique un peu plus efficace !

CHARGE ADAPTÉ

Le résultat est donc que cette BYD Han se situe non seulement entre les Mercedes EQE et EQS en termes de taille, mais aussi en termes de consommation. Malgré la pompe à chaleur de série, le module d'entraînement extrêmement compact et la batterie de pointe de 85,4 kWh développée en interne, la berline de 2,25 tonnes doit se contenter d'une consommation moyenne de 19,8 kWh lors du test. Correct mais on s’attendait à moins.

Quoi qu'il en soit, cela permet à la Han de parcourir quelque 431 kilomètres. C'est plus que suffisant, bien sûr. La berline de luxe chinoise est plus susceptible de se charger avec un courant continu modéré de 120 kW et un courant alternatif d'une lenteur déconcertante de 6,6 kW. Sur ce point, BYD a peut-être du pain sur la planche.

Prix INFÉRIEUR

Si on arrive à faire abstraction de ça, notre portefeuille nous remerciera. Avec un prix de départ de 72 140 €, la Han se situe juste en dessous du prix de base d'une Mercedes EQE. À la différence près que la Han offre le confort de conduite d'une Mercedes EQS à plus de 100 000 €, qu'elle dispose de l'espace arrière d'une Maybach ET qu'elle est équipée de série de l'option intégrale.

En termes de rapport qualité-prix, la Han est donc une machine incroyable. Même s'il faut tenir compte de ses petites lacunes et de ses vitesses de chargement plutôt lentes. En revanche, avec un prix de location se rapprochant des 1 000 € par mois, cela reste une voiture pour cadres supérieurs qui choisissent souvent l'allemande pour une question d'image.

CONCLUSION

La BYD Han montre ce dont la Chine est capable : délivrer une voiture généreusement spacieuse et confortable pour un prix nettement inférieur à celui d'une alternative allemande. Cependant, avec un prix de 72 140 €, il est difficile de parler de bon marché. C'est pourquoi la Han s'adresse à une clientèle (cadres supérieurs) souvent classique (allemande). Les chiffres de vente en témoignent déjà…

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